Par manque de temps et de ressources humaines, nous ne sommes pas en mesure de suivre toutes les personnes qui se trouvent en rue, nous devons donc réaliser une sélection.

Chaque fois qu’une personne suivie par l’équipe « rue » entre en logement, elle est suivie par l’équipe « logement », et libère une place pour une autre personne dans le suivi en rue.

Il nous paraît normal de faire entrer dans notre suivi les personnes qui sont les plus vulnérables, c’est-à-dire celles qui sont le plus à risque de voir leur état général se dégrader, ou même de décéder.

© Pierre Lecrenier

Pour déterminer cela, nous utilisons 9 critères :

  • 3 critères liés à l’identité ou à l’aspect extérieur :
    • l’âge : au-delà de 65 ans ou entre 18 et 25 ans
    • le genre : les femmes sont plus vulnérables que les hommes
    • le cvc : notre score d’insertion sociale  < 6
  • 3 critères médicaux :
    • les problèmes médicaux
    • les problèmes de santé mentale
    • les assuétudes
  • 3 critères de contexte :
    • l’absence de réseau ou un réseau découragé
    • l’immobilité de la personne en rue
    • déjà un parcours de plusieurs années en rue.

Les patients que nous avons déjà rencontrés en rue, et qui répondent à certains de ces critères, sont enregistrés comme « pré-suivi actifs », notre salle d’attente en somme. Lorsqu’il s’agit de choisir le ou les personnes qui pourront entrer dans le suivi, celles qui cumulent le plus de critères négatifs seront choisies. Malgré l’utilisation de ces critères, la sélection reste un moment fort difficile, puisqu’il y a encore trop de personnes très vulnérables en Belgique, et les choix restent cornéliens.

© Pierre Lecrenier