Le 18 avril avait lieu le débat politique organisé par le secteur de lutte contre le sans-abrisme, qui rassemblait différents membres des partis francophones : Delphine Chabbert (PS), Vincent De Wolf (MR), Alain Maron (Ecolo), Françoise De Smedt (PTB), Christophe De Beukelaer (Les Engagés) et Charles Hosten (DéFI).

Ensuite, le 13 mai s’est tenu le débat néerlandophone, avec les 6 partis principaux : Elke Van den Brandt (Groen), Els Rochette (Vooruit.Brussels), Benjamin Dalle (CD&V), Sven Gatz (Open Vld), Jan Busselen (PVDA), Cieltje Van Achter (N-VA).

Trois thèmes ont été abordés dans chacun des débats : l’accès au logement, la santé mentale et les assuétudes, et la migration. Chacun de ces thèmes est lié à la thématique du sans-abrisme. La crise du logement abordable a toujours touché les plus précarisés, et désormais la classe moyenne bruxelloise en ressent les effets. La santé mentale et les assuétudes peuvent être une cause de la chute en rue, tout comme ce sont des problématiques qui peuvent se développer pour faire face à la vie en rue. Enfin, un nombre croissant de personnes sans titre de séjour arrivent en Belgique, et faute d’une solution d’accueil, elles se retrouvent à devoir dormir dehors.

 

La question de l’accès au logement

Tous les partis s’accordent sur l’urgence du problème et la nécessité d’augmenter les efforts afin de lutter contre les loyers trop élevés. Par contre, les solutions divergent selon les partis: via des incitants fiscaux (DéFI), un encadrement obligatoire (PS, Ecolo, PTB, Groen, PVDA), l’allocation loyer (MR, Open Vld) ou les AIS (Les Engagés), lutter contre les logements vides (CD&V).

Les logements sociaux ont occupé une place importante dans les débats: le MR est en faveur d’une priorisation des personnes les plus précaires dans les logements sociaux. Le PS a rappelé l’obtention d’un quota de logements sociaux réservés aux personnes sans-abri. Quant à Ecolo et PVDA, iels sont en faveur de l’instauration d’un quota de logements sociaux dans les nouvelles constructions. Enfin, le PTB, le CD&V et Vooruit souhaitent la relance de constructions de logements sociaux, pour Vooruit cela doit se faire à des endroits stratégiques, pour assurer une mixité de logements au sein d’un quartier, pour Open Vld, il faut plus de logements sociaux et une meilleure gestion pour que les ménages puissent s’y loger plus rapidement.

Par contre, DéFI, Les Engagés, l’Open Vld et la N-VA ne soutiennent pas le logement social. DéFI préfère opter pour des incitants à la construction de logements, les Engagés préfèrent développer le système des Agences Immobilières Sociales (AIS), tout en maintenant un accompagnement psycho-social en logement. Du côté néerlandophone, l’Open Vld préfère subsidier des allocations logements, et la N-VA s’oppose aux lois qui interdisent l’expulsion de locataires, car selon eux, elles entravent les investissements dans l’immobilier.

débat politique 18 avril

La question de la santé mentale et de l’accès aux soins de santé

Ce sujet n’a pas été abordé en profondeur du côté néerlandophone, et du côté francophone, les partis proposent d’augmenter le nombre de psychologues dans les structures. Le PTB plaide en faveur du housing first car le logement aide au rétablissement et ils estiment qu’il faut plus de psychologues dans les maisons médicales. Ecolo considère qu’il faut simplifier et harmoniser les procédures pour faciliter l’accès à la santé. Ecolo, ainsi que le PS, souhaitent également augmenter l’accès aux services de santé mentale. Selon Les Engagés, les services de santé mentale doivent recevoir les moyens de la part de la région

Les assuétudes

Écolo est opposé à une approche sécuritaire, ce qui va à l’encontre du positionnement de plusieurs partis favorables à la répression de la vente de drogue, avec le MR, le CD&V, Open Vld, la N-VA et Groen. Groen et PVDA souhaitent renforcer les services qui viennent en aide aux consommateurs.trices, tout comme le PS qui soutient les salles de consommation et demande un “plan crack”. Selon DéFI, la toxicodépendance devrait rentrer dans les compétences du ministre de la santé, le CD&V va encore plus loin et est en faveur d’une coordination entre les différentes entités linguistiques et locales. Pour le MR et Les engagés, il faut un accompagnement professionnel pour les assuétudes.

 

La question de la migration

Pour le MR et Ecolo, Bruxelles accueille la majorité des personnes sans papiers, en partie parce que les deux autre régions ne s’occupent pas du problème. Ces deux partis s’accordent sur le fait que la dernière régularisation de masse date d’il y a trop longtemps. Selon Ecolo et le PTB, il faudrait régulariser une partie de ces personnes. Du côté néerlandophone, la régularisation séduit moins : pour Vooruit il faut régulariser sur base des dossiers et des situations individuelles, le CD&V ne pense pas que la régularisation en masse soit la solution. La N-VA propose un système de migration régulé comme en Australie avec une sélection de candidat.es qualifié.es, l’Open Vld est en faveur du modèle canadien qui ouvre la migration en fonction de la santé budgétaire du pays.

Pour Les Engagés et DéFI, il s'agit d’un problème régional engendré par le fédéral qui ne répond pas à ses engagements. DéFI considère qu’il faut des critères clairs pour la régulation notamment pour les MENA qui sont particulièrement vulnérables, et Les engagés estiment que la solution est d’atteindre 0,7% du PIB à consacrer à l’aide au développement afin de prévenir le phénomène migratoire. Quant au PS, la solution serait la création d’une agence régionale de la migration.

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