Il existe un lien étroit entre la précarité et la santé mentale. Vivre à la rue expose à l’exclusion sociale, à l’insécurité et à de nombreux traumatismes, pouvant aggraver ou déclencher des troubles psychiques. À l’inverse, souffrir d’un trouble mental peut aussi mener à la rue, faute d’une prise en charge adaptée. Dépression, stress post-traumatique, dépendances… ces problématiques sont particulièrement répandues parmi les personnes sans-abri.

Dans le cadre de nos accompagnements, nous constatons que l’accès à un logement stable joue un rôle essentiel dans l’amélioration de la santé mentale. La rue fragilise, tandis qu’un domicile offre un cadre plus propice à la stabilisation et à la prise en charge des troubles psychiques. Pourtant, ces mêmes troubles peuvent rendre difficile la recherche ou le maintien d’un logement, créant un cercle vicieux.
C’est pour répondre à ces défis qu’Infirmiers de rue a mis en place une équipe de psychologues, en soutien aux équipes de terrain aussi bien en rue qu’en logement. Leur mission ? Intégrer la santé mentale dans l’accompagnement, afin de mieux répondre aux besoins des personnes sans-abri et celles qui ont été relogées.
Le travail de l'équipe psy repose sur trois grands axes :
→ Un soutien clinique
En réunion et sur le terrain, les psychologues aident les travailleur·euses sociaux·ales à mieux comprendre et accompagner les patient·es souffrant de troubles psychiques. Elles analysent les risques en santé mentale, conseillent sur les approches adaptées et facilitent l’adhésion aux soins. Toutefois, elles ne réalisent pas de suivi thérapeutique ni de diagnostic.
→ Un travail en réseau
En collaborant avec des partenaires spécialisés, elles facilitent les orientations vers des soins adéquats et sensibilisent les professionnels aux spécificités des personnes sans abri.
→ Une mission de sensibilisation
Via des formations internes et la création d’outils, elles outillent nos équipes pour mieux gérer les problématiques de santé mentale. Elles contribuent aussi au plaidoyer d’Infirmiers de rue, afin que ces enjeux soient mieux pris en compte au niveau politique et dans la société.
Prendre en compte la santé mentale, c’est aussi lutter contre le sans-abrisme. En aidant les personnes à surmonter leurs troubles, à retrouver confiance en elles et à maintenir leur logement, cette approche favorise un retour durable à la stabilité et prévient les rechutes.