Ce 20 février, c’est la journée internationale de la justice sociale. Une journée lourde de sens face aux montées des extrémismes et des politiques anti-sociales à travers le monde.

La journée internationale de la justice sociale en quelques mots

C’est en 2007 que cette journée a vu le jour, via l’ONU, afin de remettre la justice sociale à l’agenda des politiques internationales, nationales et régionales. Il s’agit d’un moment afin de réfléchir aux inégalités sociales qui traversent nos sociétés. L’ONU encourage les États à mettre en place des politiques afin de lutter contre la pauvreté, l’exclusion, le sans-abrisme ou encore à promouvoir la santé, l’emploi, l’éducation et l’égalité.

La justice sociale a pour rôle de protéger et garantir les droits humains. C’est la Déclaration de l’Organisation internationale du Travail, signée en 2008, qui a instauré cette journée internationale afin de mettre en place quatre piliers : emploi, protection sociale, dialogue social et droits et principes fondamentaux au travail.

 

La justice sociale face à la coalition Arizona

Dans notre pays, cette journée revêt une symbolique toute particulière, quelques jours après l'installation du nouveau gouvernement fédéral “Arizona”. La Belgique fait face à une hausse des inégalités sociales, une crise du logement et une précarisation de l’emploi.

Pourtant, après plusieurs mois de négociations, la coalition Arizona nous a concocté un accord du gouvernement inquiétant pour les droits sociaux : limitation du chômage dans le temps, détricotage de certaines pensions, etc. L’austérité budgétaire pure et dure s'annonce dans le quotidien de millions de Belges.

Les CPAS vont être confrontés à des charges supplémentaires : en raison de mesures telles que la limitation des allocations chômage dans le temps, on annonce une forte augmentation du nombre de bénéficiaires du CPAS. C'est d'autant plus injuste que de plus en plus de personnes peinent déjà à payer leur logement. Le prix des loyers ne cesse d’augmenter, c’est le poste de dépense le plus important pour les ménages.

C’est aussi le droit à la pension qui risque d'être mis à mal, notamment pour les publics les plus précaires et les femmes. Ce sont en premier les titulaires d'emplois à temps partiel qui vont payer l’addition des économies effectuées sur leur dos. Les droits d’accès à la GRAPA seront aussi durcis, tandis que l'indexation des allocations sociales sera moins rapide.

Les personnes migrantes seront aussi touchées par ces mesures, alors que la crise migratoire demande du soutien. En effet, la crise climatique et le non-respect des droits humains mettent en danger la vie de millions de personnes à travers le monde. Pourtant, la Belgique annonce une politique migratoire des plus fermes. Les centres fermés vont doubler tandis que l’Etat diminue les places d’accueil.

 

Replacer la justice sociale au coeur des préoccupations.

En Belgique, 2,1 millions de personnes (18,2%) risquent la pauvreté ou l’exclusion sociale. Plus de 50.000 personnes sont en situation de mal-logement ou sans-abri. Une personne sur sept saute un repas. Près de 160.000 personnes bénéficient d’un revenu d’intégration au CPAS, un nombre qui a doublé en 20 ans. Le risque est grand de voir encore plus de personnes perdre leur logement, ou avoir besoin des services sociaux et d’aide alors que les mesures inquiètent l’ensemble du secteur associatif. La Journée internationale de la Justice Sociale doit remettre au centre de nos préoccupations la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Pour une justice sociale efficace, nous avons besoin que les épaules les plus solides participent et prennent leur part. Nous ne devons oublier personne.

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